Voilà je dois surement être sujet aux TOC, mais à chaque fois que j’entends quelqu’un prononcer le mot « crypter » en français j’ai les poils qui se hérissent.
Les journalistes y sont sans doute pour beaucoup mais je l’ouïs parfois aussi dans la bouche de certains « informaticiens » . Les mots ont un sens et permettent de façonner la pensée. Aussi pour lever une fois pour toute l’ambiguïté, je vais tenter d’expliquer pourquoi en informatique on parle de « chiffrer » et non pas de « crypter »…ok?
Ainsi pour tordre le coup au verbe « crypter » en informatique, il est primordial de décrire le concept auquel il est supposé être rattaché:
J’ai nommé la cryptologie , c’est à dire ici la science des secrets au moyen du chiffrement .
Le chiffrement c’est quoi ?
On transforme à l’aide de la clé de chiffrement un message écrit en clair en un message incompréhensible (texte chiffré) pour celui qui ne possède pas la clé de déchiffrement .
texte clair =>chiffré avec clé => texte chiffré
Ci-dessous le résumé illustré en images:
Le déchiffrement :
C’est exactement l’inverse. On essaye de retrouver le texte en clair à partir du texte chiffré à l’aide de la clé de déchiffrement.
texte chiffré => clé de déchiffrement => texte clair
Donc on le voit dans les deux opérations , la clé de chiffrement et la clé de déchiffrement sont OBLIGATOIRES !
Le décryptage ?
Oui ce terme existe bien et vous allez comprendre pourquoi il était nécessaire de rappeler les principes de cryptologie (science du chiffrement) .
Décrypter, c’est aussi retrouver le texte en clair à partir du texte chiffré mais SANS la clé de déchiffrement!
Alors « décryptage » existe , donc c’est bon je peux employer son opposé « cryptage » ? (berk!)
Officiellement , « cryptage » n’est pas reconnu par les grandes instances telles que l’Académie Française ou encore par notre dico à tous Wikipedia. D’ailleurs sur ce dernier une note prévient:
Le terme « cryptage » n’est pas reconnu par le dictionnaire de l’Académie française ni par le Référentiel Général de Sécurité de l’ANSSI qui qualifie d’incorrects « cryptage » et « chiffrage » mais l’est par l’Office québécois de la langue française. Pour plus de détails, voir la section « Terminologie ».
Pour autant, cet abus de langage sera peut être reconnu un jour. Il ne faut pas être fermé face aux évolutions de notre langue qui s’enrichit des échanges avec d’autres cultures. Au risque de digresser un peu, prenez par exemple le terme « parking » que tout le monde pense être un anglicisme. Pourtant le mot « parking » puise ses origines en France dérivé du terme « parc ». Adopté et adapté par les anglais le mot « parking » a fait un aller/retour pour revenir dans la langue française. Fin de l’aparté..
Pour en revenir à nos moutons, ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’utilisation du mot « cryptage » risque de masquer la compréhension de ce qu’est une partie de la cryptologie de base (compréhensible par le lambda j’entends).
En effet, en utilisant cryptage ou crypter ,on ne fait plus la différence entre le fait de déchiffrer/ décrypter qui on l’a vu sont bien 2 opérations différentes. La première utilise la clé de déchiffrement alors que la seconde ne l’utilise pas et casse directement le code.
D’où vient la confusion ?
Il est évident que la confusion vient en partie des termes anglais « encryption/decryption » qui en langue de Molière signifie « chiffrer/déchiffrer ». De plus , le nom de la science s’y rapportant est la cryptologie (tin ils font exprès juste pour nous mélanger les pinceaux!)
A cela on rajoute une pincée de « mode à l’anglicisme« . Historiquement, l’informatique moderne a été conçue dans des garages américains et du coup son apprentissage passe obligatoirement par la maitrise d’un anglais technique. Toutes les docs techniques (RFC etc…) ,les acronymes, les conférences internationales les plus importantes liées à l’info sont aussi en anglais. Et il est plutôt courant de parler « franglais » entre informaticiens.(la privacy pour vie privée , le cloud pour le nuage, WTF, OMG…)
Mais au final à travers cet exemple de malemploi du néologisme « cryptage », on voit bien que derrière se cache des concepts très importants à comprendre . Alors si un jour, vous entendez quelqu’un parler de « cryptage » je compte sur vous pour expliquer à l’hérétique pourquoi ce mot ne doit pas être utilisé ainsi en contexte informatique français : – )
On comprend bien la différence entre déchiffrer et décrypter (décoder avec ou sans connaissance de la clé de chiffrement), mais quelle différence peut-on faire entre chiffrer et crypter ? aucune
Crypter est un synonyme de chiffrer.
Comment chiffrer/crypter sans connaître la clé de chiffrement ?
Je trouve même crypter plus clair que chiffrer, car chiffrer a un autre sens : donner une valeur numérique à quelque chose.
Mon premier message a été effacé alors je recommence
– Déchiffrer c’est retrouver le message clair en connaissant la clé de chiffrement (simple)
– Décrypter c’est pareil, sans connaître la clé (plus dur)
– Chiffrer c’est transformer un message clair en message qu’on ne peut pas retrouver facilement sans avoir la clé (ou alors il faut décrypter)
– Crypter pour moi c’est le synonyme grand-public de chiffrer : transformer un message en quelque chose que l’on peut retrouver facilement si on a la clé (déchiffrement), difficilement si on n’a pas la clé (décryptage)
Au même titre que l’utilisation de crypter à la place de chiffrer, il faut arreter avec l’utilisation de l’académie française comme argument ou même comme exemple. L’académie franaçaise, c’est une maison de retaites d’entre copains pour personalités du monde litéraire en manque de reconnaisances dont le role consiste principalement à sortir un dico périmé avant d’etre publier tous les 50 ans et donner sont avis sur des choses pour lesquelles ils ne sont pas ou peu compétants.
La science de l’étude du langage, ça s’appelle la linguistique. Combien de linguistes à l’accadémie ? autant que de molécules actives dans une préparation homéopatique. Les mecs sont peut etre trés compétants en litérature, philosophie ou macramé, mais pas pour dire ce qui ce dit ou pas. Quand on a sa voiture en panne, on l’ammène au garagiste, pas au commercial de chez Renault.
Si décrypter c’est déchiffrer un message codé sans la clé de chiffrement alors logiquement crypter serait l’exact inverse de chiffrer.
Comment coder un message sans clé (crypter) et retouver le message d’origine ensuite ?
C’est impossible. Crypter serait donc l’opération d’écrire des données aléatoire à la place d’un message, fichier ou information afin qu’elle ne soit jamais retrouvé. C’est ce qu’on peut faire avec la commande shred sous GNU/Linux.
Je ne trouve pas cela très clair je propose les définitions suivantes :
– chiffrer : c’est ajouter des informations ou transformer l’information pour lui appliquer un traitement (par exemple ajouter des bits ou des entêtes en communication), c’est l’étape qui suit la numérisation
– crypter : c’est chiffrer à des fins de confidentialité
Qui est avec moi pour partir en croisade 🙂
“Crypter” désigne l’action de sécuriser un message par cryptage.
Le cryptage regroupe les techniques mises en œuvre en cryptographie, qui est l’art de la cryptologie.
Cryptographier un message, c’est le rendre confidentiel, intègre, authentifié et non répudiable.
Le cryptogramme est le message confidentiel produit par le cryptage
Pour créer ce cryptogramme, des méthodes telles que :
l’encodage (via un codebook ou un algorithme) sont utilisées. Cependant, tous les encodages ne garantissent pas la confidentialité et certains peuvent être vulnérables car trop faible.
On retrouve donc le chiffrement qui fait appel à des algorithmes mathématiques (et non binaires) ainsi qu’à des clés pour sécuriser un message. Le terme chiffrage est selon moi perturbant, car chiffrer c’est encoder un message en chiffre. Mais bon, ne complexifion pas le sujet, acceptons ce terme.
On retrouve également la stéganographie, qui consiste à dissimuler un message au sein d’un autre, pour préserver la confidentialité, plus ou moins efficace selon le contexte.
En somme, “crypter” signifie sécuriser un message, ce qui inclut le chiffrement robuste par clé. Chiffrer est une forme de cryptage, mais crypter ne se limite pas au chiffrement. Je préfère parler de cryptage par clé que de chiffrement.
Tout de fois si on accepte chiffrement, ce dernier est un moyen plus précis de qualifier le cryptage quand ce dernier se fait par clé exclusivement.
Les deux termes ne s’oppose pas.
A l’inverse, le décryptage d’un message, c’est le rendre lisible, que l’on possède ou non les clés, et quel que soit la technique qui a été utlisée pour crypter le message.
Quand le décryptage se fait par clé, on parle de déchiffrement pour être plus précis.
Si le cryptogramme a été réalisé avec un chiffrement par clé, et qu’on ne la possède pas, on peut avoir recourt à la cryptoanalyse, qui est l’ingénierie inverse.
J’espère que ces explications ont clarifié le sujet pour vous.